Vendredi, pour la 3 ème fois, nous avons distribué des tracts sur le chômage et la précarité devant Pôle emploi. Ce fût l'occasion d'engager des discussions sur les situations individuelles :
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Ce monsieur toujours pas indemnisé depuis 2 mois, faute d'avoir réussi à réunir tous les documents nécessaires issus des multiples missions
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d'intérim pour faire valoir ses droits, et obligé d'être hébergée par sa mère;
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Cette dame radiée des listes des demandeurs d'emploi et dont les allocations ont été suspendues pour ne pas s'être rendue au rendez-vous avec le conseiller Pôle emploi. Information transmise par internet qu'elle n'utilise pas;
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Ce jeune homme qui vient d'apprendre qu'il touchera 300€ pour « solde de tout compte » avant d'aller monter un dossier de RSA...
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D'autres encore...
Exaspération devant les obstacles administratifs (bien que les conseillers fassent ce qu'ils peuvent pour permettre l'accès au droits des usagers, eux-mêmes souffrant des contraintes, paradoxes et abérations de l'institution), anxiété devant l'incertitude sur ses droits, cumul des difficultés qui caractérise le vécu de la précarité au quotidien...
Mais nous avons pu discuter aussi de la situation sociale et politique, de la nécessité d'agir collectivement. A commencer par celle de participer à des temps d'échange collectif (nous les avons invité à une réunion mardi) afin de voir comment agir face au problème -politique- de l'emploi et du chômage, au delà des situations individuelles.
Et faire ce à quoi les sociologues Michel Charlot et Monique Pinçon Charlot (les auteurs de Sociologie de la bourgeoisie et de Le président des riches) invitent, à savoir, pour mémoire et en substance: « puisque l'oligarchie sait agir pour ses intérêts de manière collective, nous aussi collectivisons nos colères et nos luttes ».
Romain Fulcrand