Nous n'aurions jamais dû nous retrouver contraints de construire en commun une candidature dans la 6ème circonscription de l'Hérault. C'est une décision qui nous a été imposée par les incohérences des autres candidatures se réclamant de l'écologie ou de la lutte contre le libéralisme qui met à genoux, les uns après les autres les peuples de l'Union Européenne.
Incohérences d'abord sur la façon dont ces candidats ont été désignés : alors que les uns prônent un nécessaire changement des institutions nationales et européennes et les autres une autre façon de faire de la politique, la manière dont ils ont été désignés discrédite leur message.
Le candidat étiqueté Front de Gauche (en petit sur les affiches) a d'abord été imposé par le PC (en grand sur les affiches) avant que des responsables nationaux du PC et du PG « descendus de Paris » ne viennent décider combien de circonscriptions seraient attribuées dans notre département aux uns et aux autres. Cela s'appelle au mieux de la « cuisine électorale », au pire du chantage, ce n'est pas ainsi que nous concevons une autre façon de faire de la politique.
Quant à celui sensé défendre l'écologie il faut le chercher comme suppléant de la candidate du PS car son parti, suite à l'accord national PS-EELV, a décidé qu'il n'y aurait pas de candidat le représentant dans la 6ème circonscription.
Incohérences ensuite sur le fond : le Front de Gauche prône la nécessaire transition énergétique et écologique de la société or le candidat qui le représente est un ardent défenseur du nucléaire civil et pourfendeur du nucléaire militaire. Comme si les deux n'étaient pas liés ! Comme si être irradié par des radiations nucléaires civiles était beaucoup moins dangereux pour la santé que l'être par des radiations militaires ! Les habitants de la région de Fukushima apprécieront.
Quant à la suppléance offerte par le PS à EE-LV, c'est l'alliance entre ceux qui veulent poursuivre la construction de l'EPR et ceux qui réclament la sortie du nucléaire, entre ceux qui soutiennent le projet pharaonique de construction de l'aéroport de Notre Dame Des Landes et ceux qui préconisent la sobriété énergétique et la protection des terres cultivables. Comprenne qui pourra.
Alors bien sûr il faut battre la droite et l’extrême droite mais ces façons de procéder ne sont pas le meilleur moyen d'y arriver. C'est pourquoi, face à ces incohérences, nous n'avons pas eu d'autre solution, quand bien même nos choix individuels de soutenir tel(le) ou tel(le) candidat(e) à la présidentielle différaient que de nous réunir, de constater que ce qui nous différencie nous renforce et qu'il existe plus de cohérence entre nous qu'entre les candidatures d'alliances de circonstance.
Si une candidature mérite donc le qualificatif de « démocratique » c'est bien la nôtre car nous la construisons avec vous lors de réunions publiques ou en discutant sur les marchés. Et si une candidature est cohérente c'est bien la nôtre également car, pour nous, protéger l'environnement et en finir avec les politiques libérales ne sont pas des slogans vides de sens.
Si on nous accuse de faire le jeu de la droite en divisant les forces de la gauche écologiste et antilibérale nous posons la question : Qui divise et affaiblit le camp qu'il prétend représenter ? Qui ne nous a pas laissé d'autre choix que de construire une vraie candidature de rupture ?