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actualité - Contre la stigmatisation des chômeurs-ses, agissons contre les vrais responsables!
Tous les indicateurs du chômage sont à la hausse! Et derrière les chiffres, c'est la réalité des situations vécues: difficultés à boucler le mois, à payer ses factures et son loyer (quand on a un logement!), impossibilité de se projeter dans un avenir proche, regard de la société... Dans un contexte où les gouvernants n'ont de cesse de montrer du doigt les sans-emploi, coupables de préférer l'assistanat au travail, « l'argent facile » du RSA , à l'effort de la formation et de la recherche d'emploi.
Stigmatisation à plein régime Des déclarations de Laurent Wauquiez sur « le cancer de l'assistanat », aux propos de Sarkozy pour qui « dépenser plus d'argent pour des allocations qui conduisent les gens à s'ennuyer chez eux, à ne pas avoir d'activité (...) est un très mauvais calcul », la stigmatisation des sans-emploi tourne à plein régime. Dans cette rhétorique, les chômeurs, les bénéficiaires du RSA et d'autres prestations sociales, sont rendus responsables de la situation, accusés de profiter du système, voire de frauder (Xavier Bertrand s'interrogeait ainsi en mars 2011 dans le Figaro: « quand on peut frauder, à quoi bon travailler? »). Partant, il s'agirait de remettre les « paresseux-profiteurs-fraudeurs en puissance » dans le droit chemin, en réduisant le montant et la durée des allocations afin qu'ils ne soient plus dissuader de rechercher un emploi. Ou encore les contraindre, en multipliant les contrôles et les menaces de radiation, à accepter n'importe quel travail, comme par exemple obliger les personnes percevant le RSA à effectuer 7 heures de travail par semaine comme le proposent Wauquiez et Sarkozy. Dans la même logique ce dernier propose de soumettre à référendum les « devoirs et obligations des chômeurs » (vieille rengaine) tenus d'accepter une formation (sans moyen nouveau accordé à la formation professionnelle) et une offre d'emploi (alors qu'elles se raréfient) différentes de leurs qualifications initiales. Il s'agit pour le candidat Sarkozy de « reconsidérer l'assistanat et le travail », mais surtout de masquer son échec patent en la matière, en désignant les chômeurs à la vindicte populaire. Et de draguer l'électorat le plus à droite...
Mais pourtant Qui peut croire qu'avec 4,5 millions de demandeurs d'emploi, sans compter tous ceux absents des statistiques (personnes en fin de droits, radiées, ou sans droit faute d'avoir pu recueillir les documents nécessaires...) que le problème vient du manque de motivation des chômeurs à rechercher du travail, dans un contexte où le niveau d'offre d'emploi est ridiculement bas? Qui peut croire aussi, alors que l'INSEE identifie le chômage comme principal facteur de pauvreté monétaire, et que le RSA ne représente qu'un revenu de subsistance (475€ sans aide au logement ou 418€ avec aide au logement, pour une personne seule au RSA socle), que les sans emploi sont des profiteurs d'avantages honteux? Que les donneurs de leçons comparent avec leurs propres salaires de Président de la République (21000€ bruts environ), de ministres (entre 14000€ et 21000€ bruts s'il cumulent les mandats, entre 21000€ et 31000€ pour le premier ministre) ou de parlementaires (de 6000€ à 15000€ environ). Qu'ils comparent encore avec ceux à qui ils n'ont de cesse de faire des cadeaux (bénéficiaires du bouclier fiscal, de la baisse de l'ISF...). Quand un Jean-Pierre Agon (PDG de Loréal), première fortune de France perçoit 29315€ par jour, une personne au RSA socle ne reçoit, elle, que 15€ par jour... Quant à la fraude aux prestation sociales, malgré les effets d'annonce, elle est sans commune mesure avec la fraude au cotisations sociales des entreprises, ou pire, avec la fraude fiscale à laquelle se livre la France d'en haut. Mais il est vrai qu'on ne peut attendre de l'oligarchie qu'elle se dénonce elle-même.
Le but des dominants: faire diversion En stigmatisant les sans-emploi, il s'agit d'opposer salariés et chômeurs et masquer la responsabilité des dirigeants économiques et politiques, vis-à-vis de leur échec à réduire le chômage. C'est que ce dernier est le produit du système capitaliste libéral avec lequel ces dirigeants ont partie liée. Un système incapable de fournir un emploi et un revenu décent à chacun. La peur du chômage est même utilisée comme une arme, élément de reproduction du système, pour faire accepter la modération salariale et la précarité de l'emploi... et tenter de tenir les travailleurs en laisse. Aujourd'hui, la crise économique, le chantage de la dette publique, fournissent de nouvelles justifications aux licenciements et à la précarisation professionnelle mais aussi sociale (baisse des dépenses sociales de l'État, TVA sociale...).
Alors que faire? Contre la culpabilisation des sans emploi et des bénéficiaires de prestations sociales, contre l'individualisation des problèmes sociaux, il nous faut retourner le stigmate contre les vrais responsables, et prendre confiance dans notre capacité à agir collectivement. Face à l'exclusion des associations de chômeurs de toutes les négociations les concernant au premier chef, il faut se faire entendre autrement. En faisant irruption dans l'espace public avec des actions percutantes, les mouvements de chômeurs et précaires montrent une voie intéressante: occupations de Pôle emploi, de CAF, de locaux du MEDEF, de permanences UMP... s'inviter aux cérémonies officielles. En disant la réalité de la situation vécue et en portant ses propres revendications, immédiates (arrêt des radiations et des suspensions des allocations), et de fond (augmentation des minimas sociaux, partage du travail sans perte de salaire, à partir d'une autre répartition des richesses). Le chômage et la précarité sont l'affaire de tous. Ils constituent une attaque contre nos droits fondamentaux. La convergence des luttes de salariés (sous différents statuts) et de chômeurs est indispensable, au delà de leurs actions spécifiques, pour résister et faire plier le gouvernement.
Notre candidature pour les législatives Nous avons convenu d'une première réunion avec des chômeurs-ses, suite aux distributions de tracts devant les Pôles emploi. L'objectif est d'alimenter la construction de notre programme sur ces questions, mais aussi de discuter des actions à mettre en place dans le cadre de la campagne. Dans cette conception, cette candidature doit être le moyen d'expression et d'action des « sans voix ».
Romain Fulcrand Date de création : 07/04/2012 @ 16:33 Réactions à cet article
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