Que penser du traitement de l'info concernant le prêt de cinq cent trente sept milliards d'euro, 537.000.000.000 € que la BCE a accordé à 800 banques au taux de … 1% avec comme condition pour celles-ci d'en faire … ce qu'elles veulent ?

Les médias auraient pu préciser qu'ils s'ajoutent aux cinq cent milliards d'euro déjà prêtés six mois plus tôt, soit un total de mille milliards d'euro, 1000.000.000.000 € en six mois !

Ils auraient pu insister sur le fait que les noms des banques emprunteuses sont tenus secrets pour ne pas risquer que des soupçons pèsent sur leur santé. Ils auraient pu faire leur boulot d'informateurs et traiter les banques comme ils traitent les états qualifiés de « mauvais élèves » de la zone euro. Pointer du doigt la Grèce ou le Portugal ou l'Italie ne leur pose aucun problème déontologique, mais agir de même avec la BNP et consorts ne leur vient même pas à l'idée.

Ils auraient pu dire que la première chose que les banques ont faite de ces 537.000.000.000 € fut d'en placer la plus grande partie à … la BCE !

Nous aurions aimé comprendre la logique de ce jeu d'écriture.

Cela signifie t-il :

• Que les banques n'avaient nul besoin de cet argent ? Dans ce cas pourquoi le leur avoir prêté ?

• Qu'elles attendent de pouvoir le prêter à leur tour et à des taux encore plus élevés à des états prétendument endettés ? Dans ce cas pourquoi la BCE ne prête t-elle pas directement au taux de 1% à ces mêmes états au lieu de les laisser s'enfoncer un peu plus en empruntant aux banques à des taux de 3 ou 5 et même 8% et plus ?

Sans doute est-il préférable que les peuples n'aient pas la réponse à ces questions car aucun ne voudrait plus des institutions de cette Europe libérale.

Le calcul est simple, ce total de mille milliards d'euro prêtés aux banques à 1% et prêtés ensuite par ces dernières aux états, entreprises, particuliers … à un taux moyen de, disons 4% représente pour les banques un gain de 3%. Or 3% de mille milliards cela fait 30 milliards € !

Comment expliquer aux peuples qu'ils doivent se serrer la ceinture, voir disparaitre les services publics et accepter des politiques d'austérité quand un simple jeu d'écriture permet aux banques d'empocher 30 milliards € sans rien faire parce que les traités européens interdisent aux états d'emprunter directement à la BCE?

Au lieu de nous détailler à la seconde près le temps passé au Salon de l'Agriculture par les candidats ou de nous relater par le menu les moindres faits et gestes de Sarkozy ou de Hollande que les grands médias veulent voir s'affronter au second tour, comme ils voulaient voir le OUI au TCE l'emporter en 2005 ils pourraient demander à leurs intervenants « experts en économie » de calculer ce qu'il est possible de faire avec mille milliards d'euro.

Combien cela représente t-il d’hôpitaux, de postes d'enseignants ? Combien de retraites peut-on payer avec une telle somme ? Combien de logements sociaux ?

Alors, décidément non. Non nous ne voulons plus de ce système libéral qui méprise l'humain et ruine les peuples, qui, sous prétexte de créer des emplois, détruit l'environnement et ne profite qu'à une minorité de nantis.